Notre petite vie cernée de rêves, Barbara WERSBA

Ce roman rappelle par son thème le film Harold et Maude (que j'ai bien envie de voir depuis que je le sais), il rappelle aussi L'attrape-coeur de JD Salinger : c'est aussi le récit d'un adolescent mal dans sa peau.
C'est la rencontre et l'amitié improbable de deux solitudes, un jeune garçon et une vieille dame semi-clocharde qui fut comédienne dans sa jeunesse. Entre une mère hystérique et un père alcoolique, l'adolescent narrateur Albert confie son malaise avec une innocence et une fraîcheur confondantes. Le récit est vif, il s'essoufle peut-être un peu vers le milieu mais la fin nous réserve une surprise...

Extraits : " Je me sentais si joyeux. C'était un sentiment si nouveau que je ne savais pas trop quoi en faire. J'avais toujours une petite place pour le désespoir, mais la joie, ça vous étouffe quand vous n'êtes pas habitué."

Et Albert possède un chat très comique qu'il appelle Orson. 
"Orson, tu possèdes une certaine candeur tout-à-fait réconfortante et tu es magnifique"        C'est ce qu'on a envie de dire du personnage principal du roman.

                            Deux lectures récentes qui se font étrangement écho
                                           

4ème de couverture :
Oxford, décembre 1650.
Anne Green, une jeune servante accusée d'infanticide, vient d'être pendue haut et court. Son cadavre, au grand dam de sa famille, est livré à l'université afin d'y être disséqué.
Robert, étudiant en médecine bègue et introverti, est de ceux qui doivent assister à cette leçon d'anatomie. Mais, à sa grande surprise, il décèle bientôt chez la jeune fille des signes de vie.
Inspiré d'un fait réel, le destin terrible et singulier, aux frontières du surnaturel, d'une adolescente dans l'Angleterre puritaine du XVIIe siècle.

Un beau roman plein de force et de vie !
L'auteur a eu l'idée d'écrire ce livre en écoutant une émission à la radio sur les femmes qui, au cours de l'histoire, ont été inculpées pour infanticide, alors que leur enfant était mort-né ou s'il avait été victime de la mort subite du nourrisson. Le cas d'Anne Green est évoqué dans le débat.
Dans la première partie les chapitres alternent entre une narration omnisciente autour de la table de dissection centrée sur le sensible Robert (Anne lui rappelle sa mère très tôt disparue) et le récit par la jeune fille qui se croit morte de ses mésaventures passées. De telle sorte qu'on est tenu en haleine : que va t-il se passer ? Que s'est-il passé ?
Sans compter le témoignage documenté sur la vie quotidienne (d'une femme pauvre) au 17ème dans les campagnes anglaises et la question des progrès de la science face à des préjugés tenaces et une religion aveugle.
Encore plus de détails sur le site du Salon du livre de la jeunesse de St-Denis.
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4ème de couverture :
Dans le petit village irlandais de Coolbar, Shell tente d'être une lycéenne comme le autres.
Mais élever Trix et Jimmy, ses petits frères et soeurs, tout en les protégeant d'un père alcoolique et violent, n'est pas un quotidien ordinaire pour une jeune fille de quinze ans.
Pourtant, shell ressent profondément la joie d'exister. d'où lui vient cette force incroyable qui la sauve, même quand l'irlande entère la montre du doigt ?

Un roman singulier et poignant, l'histoire est tirée de faits divers réels.

On retrouve des thèmes similaires dans La messagère de l'au-delà mais à une époque différente puisqu'ici nous sommes dans les années 1980 en Irlande.
Retrouver Siobhan DOWD qui a aussi écrit le roman captivant : La parole de Fergus. 

Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire



Les péripéties de Violette, Klaus et Prunille, 3 orphelins malicieux et naïfs qui luttent au quotidien contre les pires catastrophes. De l'humour noir à revendre. Une parodie de la littérature mièvre (s'il en est une) pour enfants.

Je ne résiste pas à proposer ici le début du livre : 

Si vous aimez les livres qui finissent bien, vous feriez mieux de choisir un autre livre. Car non seulement celui-ci finit mal, mais encore il commence mal, et tout y va mal d’un bout à l’autre, ou peu s’en faut. C’est que, dans la vie des enfants Baudelaire, les choses avaient une nette tendance à aller toujours de travers. Violette, Klaus et Prunille Baudelaire étaient pourtant des enfants charmants, des enfants intelligents, pleins de ressources et loin d’être laids. Mais le sort les avait pourvus d’une malchance inimaginable, et presque tout ce qui leur arrivait était placé sous le signe de la guigne, de la déveine et de l’infortune. Je suis navré de devoir le dire, mais c’est la triste vérité.

Chants de cajolage pour enfants

Tu es comme une vieille écuelle en bois
comme une vieille écuelle en bois
une écuelle en bois qu'on lècherait
une écuelle en bois où l'on mangerait.


En haut du brouillard
en bas du soleil...
Au sommet du brouillard
au pied du soleil...
et te voilà au coucher du soleil.


Il est rond
il est brillant
comme une petite glace dans l'eau
Aya aya yêk !
Lève les yeux
regarde-moi
petite glace dans l'eau !



Poèmes eskimos Paul-Emile VICTOR (Seghers jeunesse)

Léger comme un flocon

Je marcherai avec les muscles des pattes du petit caribou
Je marcherai avec les muscles des pattes du petit lièvre
J'éviterai d'aller vers la nuit
J'irai vers le jour



Léger comme un flocon,  chant anonyme traduit de l'inuktitut par Michèle Therrien       (éd. Rue du monde)

 
Un conte japonais d'inspiration bouddhiste.

Ce chat n'aime personne, il vit effectivement des millions de vies et surtout des millions de morts toutes plus cruelles les unes que les autres, notamment lorsqu'il meurt coupé en 2 par un magicien à la suite d'un tour raté...Tout ceci est raconté avec une telle sobriété que ça en devient drôle. Chouette du cynisme en littérature de jeunesse !
...Jusqu'au jour où il rencontre une jolie chatte blanche.




Des extraits ici : http://www.editions-picquier.fr/beaulivre/bl_53/